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Fratries : une colocation entre jeunes handicapés et actifs

Actualités Publié le 12 mai 2022

Cinq jeunes en situation de handicap et cinq jeunes actifs ont emménagé ensemble dans une grande maison rénovée au cœur de Nantes. Un lieu pour changer le regard sur le handicap et briser l’isolement.

Les colocataires partagent un quotidien convivial. Les jeunes en situation de handicap sont accompagnés par des professionnels. © Timothé Durand.
Les colocataires partagent un quotidien convivial. Les jeunes en situation de handicap sont accompagnés par des professionnels. © Timothé Durand.

C’est une belle bâtisse de 400 m2, entièrement rénovée, avec piscine. Maxime a déjà goûté « cinq fois » aux joies de la baignade depuis son emménagement le 11 avril. Le jeune homme de 27 ans, porteur d’une trisomie 21, a quitté le domicile de sa mère pour cette colocation à deux pas du boulevard Robert-Schuman. « On mange ensemble, on peut parler quand ça ne va pas. C’est une nouvelle famille, je suis heureux. » Comme sa colocataire Pauline, Maxime travaille depuis cinq ans au restaurant Le Reflet qui emploie des personnes trisomiques. Avec cette nouvelle maison, il gagne encore un peu plus « d’autonomie ». À 25 ans, Valentin quitte lui aussi le nid familial. Les photos de ses parents et de ses frères l’accompagnent dans sa nouvelle chambre avec vue sur les toits de Nantes. « J’aime bien les soirées, mes colocs sont très sympas », témoigne le jeune homme employé dans un ESAT (établissement et service d’aide par le travail) à Carquefou.

« Vivre et travailler en milieu ordinaire »

« Fratries », c’est le nom de ce coliving réunissant cinq jeunes handicapés et cinq jeunes actifs entre 23 et 34 ans. « Les jeunes en situation de handicap sont tenus éloignés de nos regards mais ils ont envie de vivre et de travailler en milieu ordinaire, indiquent Emmanuel de Carayon et Aurélien L’hermitte, ses deux cofondateurs. Avec Fratries, on souhaite changer le regard et réapprendre à vivre ensemble. Ce projet s’adresse également aux jeunes sans handicap qui peuvent souffrir d’isolement. L’idée, c’est de s’adapter aux deux publics. » Leur entreprise, détenue par un fonds de dotation indépendant, loue les chambres avec salles de bain privatives. Les locataires bénéficient de grands espaces communs et d’un salon privatisable pour recevoir famille et amis. Montant du loyer charges comprises : 700 euros pour les jeunes actifs et 350 euros pour ceux en situation de handicap.

« Un bonheur simple »

Un responsable de maison salarié vit sur place avec sa famille. Il accompagne les jeunes dans leur quotidien et anime la vie commune. Trois auxiliaires de vie, employés par ADT 44, viennent en appui pour conduire les jeunes porteurs de handicap vers l’autonomie : courses, préparation des repas, ménage… « Le fait de ne pas avoir de responsabilités professionnelles vis-à-vis de nos colocataires nous met sur un pied d’égalité, on est tous au même niveau , souligne Aurélie, 28 ans, sensibilisée au handicap. C’est un beau projet, compatible avec mon activité professionnelle et ma vie sociale. » Elise, trentenaire en provenance de Paris, a d’abord été séduite par les photos de l’annonce. « J’ai vu la maison avec la piscine, la grande cuisine et la salle de bain privative ! Je ne connaissais pas du tout le milieu du handicap et j’ai demandé à passer une soirée avec eux pour voir si ça pouvait marcher. J’ai très vite vu que ce n’était pas un frein. Il y a un bonheur simple et les gens prennent soin des autres, ce qui me change de Paris (sourire). »
Le projet Fratries va essaimer dans d’autres villes de l’hexagone. À commencer par Rennes où l’ouverture d’une maison est prévue en 2023.

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