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Quel avenir pour les espaces publics de l’île de Nantes ?

Actualités Publié le 19 décembre 2022

50 habitants et usagers se sont penchés sur la question de l’aménagement des espaces publics de l’île de Nantes et ont remis, fin juin, un cahier de préconisations. Les élus et la Samoa, aménageur de l’île, ont apporté leurs réponses à ce Lab citoyen mercredi 30 novembre. 

Réunis au Labo Diva, les élus et la Samoa ont apporté leurs réponses au Lab citoyen. De gauche à droite : Jacqueline Osty, paysagiste, Thomas Quéro, adjoint au maire en charge de la forme de la ville et de l’urbanisme durable, Olivier Chateau, élu de quartier, et Virginie Vial, directrice générale de la Samoa. © Valéry Joncheray.
Réunis au Labo Diva, les élus et la Samoa ont apporté leurs réponses au Lab citoyen. De gauche à droite : Jacqueline Osty, paysagiste, Thomas Quéro, adjoint au maire en charge de la forme de la ville et de l’urbanisme durable, Olivier Chateau, élu de quartier, et Virginie Vial, directrice générale de la Samoa. © Valéry Joncheray.

Le sud-ouest de l’île de Nantes est en pleine mutation avec la construction du futur CHU, de nouveaux logements et équipements (groupe scolaire, gymnase…) et la création des jardins de l’Estuaire sur l’espace libéré par le démantèlement des voies ferrées. De février à juin 2022, 50 habitants et usagers ont réfléchi collectivement aux espaces publics de demain. À l’issue des six temps de rencontres, le groupe a remis un cahier de préconisations aux élus fin juin. 10 préconisations globales ont été formulées ainsi que des focus spécifiques sur certaines typologies d’espaces publics.
Le document a ensuite été instruit par les équipes de la Samoa, la Ville de Nantes, Nantes Métropole, la maîtrise d’œuvre et les élus. Mercredi 30 novembre, Thomas Quéro, adjoint au maire en charge de la forme de la ville et de l’urbanisme durable, et Olivier Chateau, élu de quartier, sont venus apporter les réponses de la collectivité aux membres du Lab citoyen.

Un lieu de vie pour le quartier

La première réponse porte sur la conciliation de l’ensemble des échelles - métropolitaine, quotidienne - de l’île de Nantes. Une priorité du Lab citoyen partagée par la collectivité. « La ville du quart d’heure, c’est ce qui fait le sel de la vie à Nantes, rappelle Thomas Quéro. Il faut une diversité de fonctions dans un quartier : on doit pouvoir y habiter, travailler, trouver des services de santé, des équipements publics et des commerces. » Pour développer « l’esprit de village » souhaité par le groupe citoyen, la Samoa réfléchit à la création d’un lieu de vie à l’échelle du quartier qui soit à la fois un espace dédié aux initiatives des habitants et un lieu de médiation sur l’aménagement de l’île de Nantes.

Le Lab citoyen exprime sa volonté de « faire vivre la mémoire de l’île ». Dans ce sens, la Samoa s’engage à intégrer dans le projet urbain les éléments du patrimoine ferroviaire et des bâtiments industriels emblématiques, tels que l’usine Guillouard ou les tours de Tereos. Un parcours sera également développé autour des noms de rues. « Sur l’île de Nantes, un certain nombre de voies portent les noms de celles et ceux qui ont œuvré pour les droits humains, l’égalité et la lutte contre les discriminations, indique Olivier Chateau. L’objectif est de les mettre en valeur à travers un parcours pour les habitants et les visiteurs. » Une première expérimentation sera mise en œuvre dès 2023 sur le secteur Prairie-au-Duc.

De février à juin 2022, les membres du Lab citoyen ont participé à six temps de rencontres pour réfléchir aux espaces publics de demain. © Jean-Dominique Billaud.
De février à juin 2022, les membres du Lab citoyen ont participé à six temps de rencontres pour réfléchir aux espaces publics de demain. © Jean-Dominique Billaud.

Un mobilier adapté à toutes et tous

Pour répondre aux besoins de tous les publics, les jardins de l’Estuaire se doteront d’un mobilier intergénérationnel qui permettra à la fois le jeu, l’activité physique et le repos. Des toilettes publiques, des points d’eau et du mobilier favorisant les rencontres (grands bancs, tables de pique-nique) sont également prévus. Une attention particulière sera portée à la question du genre sur l’espace public. Pour sécuriser les déplacements la nuit, une expérimentation sera menée avec la start-up nantaise Smile in the Light. « C’est un jeu lumineux qui permet de créer une relation entre des personnes qui attendent dans l’espace public, précise Virginie Vial, directrice générale de la Samoa. Il pourrait être installé aux arrêts de bus pour renforcer le sentiment de sécurité. »

Priorité aux modes doux

Le Lab citoyen souligne également la nécessité de donner la priorité aux piétons et aux vélos avec, notamment, un nivellement des voies. Les élus proposent des voies dissociées sur les axes structurants mais ne retiennent pas le nivellement des espaces « qui ne favorise pas la sécurité des différents modes ». Concernant les conflits d’usage sur les berges, l’expérimentation d’une signalétique pédagogique est proposée pour inciter les vélos à circuler sur la promenade haute et ainsi apaiser la partie basse pour les piétons.

Dans le cadre du plan « Pleine terre » adopté par la Ville en juin 2022, les sols seront débitumés pour laisser place à la nature. « Pour créer des îlots de fraîcheur en ville, il faut augmenter la proportion d’arbres, souligne Jacqueline Osty, paysagiste-urbaniste. Il est nécessaire de désimperméabiliser les sols pour retrouver de la pleine terre. C’est un objectif mené indépendamment du développement des parcs. » Une dizaine de sites potentiels ont été identifiés sur l’île de Nantes, dont le mail du Front-Populaire dans le quartier de la création.

Le dialogue citoyen va se poursuivre dès le premier trimestre 2023 avec des ateliers sur l’aménagement des jardins de l’Estuaire. Pour accompagner les travaux, un temps fort annuel autour du chantier devrait être proposé à partir de 2024.