Pour voyager depuis Nantes
Neuf films récents, présentés en première française ou européenne, sont en lice pour la Montgolfière d'Or, la plus prestigieuse récompense décernée par le F3C. Treize autres seront projetés en séance spéciale, dont le film d'ouverture. « Ces films ont peu de points communs d'un point de vue formel mais ils ont tous quelque chose qui les rassemble autour de questionnements liés au collectif, à la communauté, à la famille, et d'une certaine manière à leur appartenance à une terre ou à un lieu », analyse Jérôme Baron, le directeur artistique du festival. Le palmarès sera dévoilé lors de la soirée de clôture à Stereolux dimanche 22 novembre.
Pour rendre hommage à Raj Kapoor
Le 14 décembre, l’Inde ouvrira les célébrations du centenaire de Raj Kapoor, acteur, réalisateur et producteur considéré comme « the greatest showman » du cinéma indien. « En Inde, Raj Kapoor, c'est l'équivalent de Chaplin, explique Jérôme Baron. Quand il est décédé, tous les cinémas du pays ont fermé. C'est quelqu'un qui avait à la fois l'ambition de faire du cinéma populaire et de devenir le type le plus célèbre et adulé de son pays, mais pas à n'importe quel prix. Le festival l'a accueilli en 1984, c'était la première fois qu'on lui consacrait une rétrospective en Europe alors que des films comme Le vagabond avait déjà fait 180 millions d'entrées. Il y a eu un retard considérable sur la découverte d'un des plus grands génies du cinéma populaire mondial. Ses films devraient passer à la télé. »
Pour fêter les 50 ans de carrière de Shabana Azmi
Actrice de renommée internationale, ambassadrice des Nations Unis, Shabana Azmi est également la première personnalité indienne à avoir reçu le prix international Gandhi pour la paix pour son engagement dans la défense des droits des femmes et contre la pauvreté. « C'est un visage emblématique, tant du nouveau cinéma indien, dit « cinéma parallèle », que d’une multitude de grands succès commerciaux. Elle a une place très particulière en Inde car c'est la seule qui a reçu cinq fois le prix d'interprétation, ce qui est un record à ce jour. Elle est devenue très charismatique du fait de la diversité et de l'étendue de son jeu et des prises de risque qui ont été les siennes ». Le public pourra célébrer ses 50 ans de carrière en sa présence, du 19 au 22 novembre.
Pour découvrir Derek Yee
Peu connu en Europe, le Hongkongais est pourtant l’une des personnalités les plus influentes du cinéma. « Acteur dès son enfance, il grandit dans le giron du célèbre studio Shaw Brothers et l’univers des films de sabre. Dans les années 1980, alors qu’il est une star du cinéma d’action, il choisit de passer derrière la caméra et réalise The Lunatics et People’s Hero, qui imposent son nom parmi une nouvelle génération de cinéastes aux côtés de Johnnie To, Ann Hui ou encore Tsui Hark. Il a monté sa propre société de production dans les années 90, ce qui lui a permis de lancer de jeunes réalisateurs Hong Kongais ». Acteur et réalisateur, son frère John Chiang sera présent du 15 au 17 novembre pour évoquer son œuvre. Les coups de cœur de Jérôme Baron : The Lunatics, « un film unique dans le cinéma Hongkongais » et Viva érotica, « une vraie fausse comédie cocasse ».
Pour célébrer, sous le prisme du cosmopolitisme, la vitalité du cinéma français
Cette année, le festival fait un pas de côté en proposant un programme autour du cosmopolitisme de notre société et du cinéma français. « Ça nous trottait dans la tête depuis longtemps, détaille le directeur artistique. Depuis 25 ans, le cinéma français s'est beaucoup revitalisé avec des propositions extrêmement fortes de réalisateurs comme Alain Gomis, Alice Diop ou Rabah Ameur-Zaïmeche et qui ont trait d'une manière ou d'une autre avec cette réalité de la société qui est un fait irréfutable : nous sommes cosmopolites. Par-delà les clivages et les nombreuses contrevérités qui s’expriment, c'est une façon de regarder notre jeunesse dans les yeux, pour appréhender l’afflux de son énergie et le reflux de ses inquiétudes, celles qui nous traversent. »