Qualité de l’air : le vrai/faux du nouvel indice Atmo

VRAI. Le nouvel indice intègre un nouveau polluant, les particules fines PM2,5, qui vient s’ajouter à ceux que le précédent indice incluait déjà (particules fines (PM10), ozone (O3), dioxyde d’azote (NO2) et dioxyde de soufre (SO2). “Ce sont des particules fines d’une taille inférieure à 2,5 microns, qui pénètrent plus profondément dans l’arbre respiratoire, explique Marion Guiter, responsable communication d’Air Pays de la Loire, qui mesure la qualité de l’air sur le territoire. Il s’agit de molécules variées, produites par des sources variées (trafic automobile, activité industrielle et agricole, chauffage au bois). Cela permet à l’indice de devenir plus représentatif de la qualité de l’air sur le territoire, plus en phase avec les inquiétudes sanitaires liées à la pollution de l’air.”

FAUX. Il est exact que le précédent indice ne s’appliquait qu’aux 7 plus grandes villes de la région (celles qui comptent plus de 100 000 habitants, parmi lesquelles Nantes). Mais avec le nouvel indice, ce sont plus de 200 communes des Pays de la Loire qui pourront en bénéficier. Air Pays de la Loire dispose de 31 stations de mesure dans la région. Mais l’association dispose d’autres outils pour évaluer la qualité de l’air : “On peut estimer la pollution en tout point du territoire, un peu comme avec la météo, résume Marion Guiter. Et on travaille aussi sur des prévisions, ce qui permet d’agir pour rectifier quand les niveaux de polluants sont trop élevés.”

FAUX. Même si ce sont des moments où les personnes sensibles doivent faire particulièrement attention, les pics de pollution ne sont pas forcément les plus dommageables pour notre santé. “La recherche sur les effets de la pollution sur la santé a beaucoup évolué depuis 1994, date à laquelle l’indice Atmo a été créé, rappelle Marion Guiter. Et on sait aujourd’hui  que c’est la pollution chronique qui a le plus d’effet sur la santé.” Rappelons que chaque année, on dénombre en France 48 000 décès prématurés liés à la pollution de l’air. Il est donc essentiel d’avoir une information quotidienne sur cette question.

FAUX. Fondamentalement, la qualité de l’air ne devrait guère évoluer par rapport à la moyenne des années précédentes. Simplement, avec ce nouvel indice, le thermomètre change. D’abord, en cherchant un polluant supplémentaire, on en détectera forcément plus. Ensuite, la dénomination des différents degrés de l’échelle change : l’indice allait de très bon à très mauvais, avec 5 niveaux, il passe à 6 niveaux, allant de bon à extrêmement mauvais, avec des seuils alignés sur les seuils européens, plus précautionneux sur la santé. “Nous allons constater mécaniquement beaucoup plus souvent une qualité de l’air dégradée, avertit Marion Guiter. Ça ne veut pas dire que l’air sera moins bon qu’avant, mais qu’on prend mieux en compte les effets sanitaires, avec un indicateur plus proche de la réalité.”