5 questions pour tout comprendre du lancement de Nantes Université

Lancé en 2017, le projet de Nantes Université rassemblait alors l'Université de Nantes, Centrale Nantes, le CHU et l'Inserm. En 2019-2020, l'Ecole des Beaux-Arts Nantes Saint-Nazaire, l'Ecole nationale supérieure d'architecture de Nantes et l'Institut régional de technologie (IRT) Jules Verne ont rejoint la démarche. Les nouveaux statuts ont été adoptés en juin dernier. « C'est un nouveau chapitre qui s’ouvre dans un monde, une ville, une région qui ont changé, et dans un contexte ou les attentes des étudiants, des partenaires… ont changé. L'idée est de faire vivre un établissement expérimental sur un périmètre inédit en France », souligne Carine Bernault, élue présidente de Nantes Université en décembre dernier.

L'enseignement supérieur et la recherche sont des domaines extrêmement compétitifs. Pour y jouer un rôle important, comme l'ambitionnent les différents acteurs de Nantes Université, il faut donc avoir des domaines d'excellence affirmés. C'est le cas de Nantes Université, qui travaille sur deux axes forts (industrie du futur et santé du futur) dans le cadre de l'I-site NExT. Et l'implication du CHU et de l'IRT Jules Verne permettront d'accentuer et d'enrichir ces spécialités. 

« Il y a également une question de taille critique nécessaire, notamment pour exister dans les classements internationaux, souligne Yann Trichard, président de la Chambre de commerce et d'Industrie Nantes - Saint-Nazaire. Plus on montera dans ces classements, plus on sera attractif. » Avec à la clef plus d'étudiants et d'enseignants de haut niveau.

Nante Université est tout juste lancée, mais les premières évolutions importantes prennent déjà forme. « Dès la rentrée prochaine, on va créer les premiers doubles diplômes : ingénieur architecte, ingénieur médecin…, explique Carine Bernault. D’ici à 5 ans, 100% des étudiants seront formés aux enjeux de la transition écologique. Nous allons créer des formations dédiées, dès la rentrée. » Un centre de l'innovation de Nantes Université va également voir le jour, avec l'objectif d'augmenter la création de startups liées aux projets de recherche de l'établissement. L'idée est aussi de faire de l'établissement une université ouverte, sur la science et l'éducation. D'ici à 2025, 120 ressources éducatives seront ainsi accessibles en ligne à tous.

Le premier avantage pour les étudiants sera de pouvoir naviguer dans les différentes structures du nouvel établissement. « Les étudiants en licence de sciences pourront par exemple poursuivre leurs études à Centrale Nantes, et à l’inverse, les étudiants de Centrale pourront poursuivre en master », illustre Jean-Baptiste Avrillier, directeur de Centrale Nantes. Une fluidité essentielle à l'heure où les cursus hybrides sont particulièrement appréciés dans le monde de l'entreprise. « Face aux enjeux de l’industrie du futur, on a besoin de combiner plus de compétences, confirme Stéphane Cassereau, directeur de l'IRT Jules Verne. On aura ce réservoir de compétences parce qu’on sera en collectif. » 

Et le diplôme sera plus reconnu : « Pour un étudiant détenteur d’un diplôme de Nantes Université, des portes nouvelles s’ouvriront peut être plus facilement, car leur diplôme aura plus de valeur, observe Philippe El Saïr, directeur général du CHU. Pour les enseignants, ils appartiendront à une université au rayonnement supérieur.»

Mais la vie de campus va aussi s'améliorer grâce au nouvel établissement. Parmi les nombreux projets en la matière, on retiendra ainsi l'installation de Maisons de campus à destination des étudiants.  « L'intérêt de ce projet, c’est aussi que nos étudiants accèdent à la vie de campus, une offre de services de sport, de bien-être, des actions en faveur de la santé, la pratique des langues... », souligne Karine Bellosta, directrice administrative et financière de l'École des Beaux-Arts Nantes Saint-Nazaire.

Depuis le démarrage du projet, les collectivités, et notamment Nantes Métropole, sont un soutien important. « C’est ensemble qu’on fait émerger Nantes Université, pour conforter le fait que Nantes soit la capitale régionale de l'enseignement supérieur, observe d'ailleurs Christelle Morançais, présidente de la Région Pays-de-la-Loire. On a vraiment été main dans la main avec Johanna Rolland pour ce dossier.»

Et sa concrétisation est une satisfaction pour Nantes Métropole. « À Nantes, on aime le jeu collectif, rappelle Fabrice Roussel, vice-président de Nantes Métropole chargé de l'enseignement supérieur. Lors du précédent mandat, nous avions travaillé à aider les synergies entre établissements d'enseignement supérieur, avec la démarche campus Nantes. Et là, c’est une étape majeure. Il nous faut réussir les transitions écologiques, sociétales. Et pour cela, on a besoin de la recherche et de l’innovation. La santé du futur, l'industrie du futur, ce sont des filières d’excellence du territoire métropolitain. L'offre de formation supplémentaire offerte aux étudiants, permettra de mieux les armer. Et nous sommes attentifs à leurs conditions de vie. Sur tous ces sujets, Nantes Université est un atout important pour le territoire. »