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À Saint-Jean-de-Boiseau, l’énergie vient du soleil et des citoyens

Actualités - Mis à jour le 27 mars 2024

L'association Énergies citoyennes Sud-Loire travaille à la création d'une centrale photovoltaïque sur les toits du Village artisanal du Landas à Saint-Jean-de-Boiseau. Les premiers kilowatts devraient être produits cet été.

Bernard Vaillant, président de l’association ECSL, pendant le chantier du village artisanal du Landas à Saint-Jean-de-Boiseau. © Rodolphe Delaroque
Bernard Vaillant, président de l’association ECSL, pendant le chantier du village artisanal du Landas à Saint-Jean-de-Boiseau. © Rodolphe Delaroque

À Saint-Jean-de-Boiseau, quelques citoyens motivés sont partis depuis trois ans à la recherche d’espaces disponibles, pour y produire de l’énergie renouvelable. Après beaucoup de travail et quelques rebondissements, l’association Énergies citoyennes Sud-Loire (ECSL) est parvenue à lancer un premier projet. Pas moins de 1 300m2 de panneaux photovoltaïques vont être installés sur les bâtiments du Village artisanal du Landas à Saint-Jean-de-Boiseau, livrés en septembre 2023.

« En janvier a eu lieu le traçage sur le toiture pour l’implantation et la soudure des plots, raconte Bernard Vaillant, président de l’association ECSL. On devait commencer la pose des panneaux en mars, mais nous aurons 5 semaines de retard. » Cela n'empêchera pas la centrale photovoltaïque de produire dès cet été, avec une capacité de 243 MWh par an, soit l’équivalent de la consommation d’une soixantaine de familles. 

« Tout est parti de discussions entre amis, retrace Bernard Vaillant. Nous nous sommes dit qu’il y avait beaucoup d’espaces disponibles où l’on pourrait poser des panneaux photovoltaïques. Nous avons donc créé notre association et fait des recherches. Notre première idée était d’en poser au sol au bord des routes, mais nous avons réalisé que ce n’était pas rentable. » Les citoyens ont continué à se former, jusqu’à être en mesure d’identifier une bonne solution : « Quand nous avons appris la création d’un village artisanal à Saint-Jean-de-Boiseau, nous nous sommes présentés à l’investisseur du projet, Presqu’île Investissement. Nous savions que la loi l’oblige à installer des panneaux ou à végétaliser la toiture, ce qui a un coût important. Nous lui avons proposé une solution clé en main. »

Sur les toits du village artisanal, les plots sont prêt à accueillir les panneaux photovoltaïques. © ECSL
Sur les toits du village artisanal, les plots sont prêt à accueillir les panneaux photovoltaïques. © ECSL

Concrètement, l’ECSL s’est proposée de louer la toiture à l’investisseur, Presqu’île Investissement. Elle va porter le projet de construction de centrale photovoltaïque main dans la main avec CoWatt, une structure locale dont le cœur de métier est justement de développer des projets de production d’énergies renouvelables et citoyennes. Le financement du projet, estimé à 254 000 euros, sera assuré à 20% par la souscription (90 participants), et à 80% par un emprunt bancaire : « La participation citoyenne est importante pour le montage financier du projet mais elle permet surtout de mobiliser et d’informer les citoyens. Au-delà de la production d’énergie, notre association veut contribuer à un mouvement citoyen pour se réapproprier une part de ce qui touche à l’énergie », explique Bernard Vaillant, plus que jamais motivé à la fois pour sensibiliser et accompagner les réduction de consommation d’énergies comme pour accompagner les projets de productions d’énergies renouvelables et citoyennes. 

A noter que le projet a été pensé pour que l'énergie produite soit intégralement revendue, afin d'assurer sa pérennité économique. « L'investisseur a demandé si l'on pouvait envisager une autoconsommation collective, précise Bernard Vaillant. C'est une demande que l'on pourra examiner quand tous les box du village artisanal seront ouverts. Ce n'est pas incompatible avec notre contrat avec EDF. » 

Plus d’informations sur le site d’ECSL

Trois conseils pour mener à bien un projet citoyen

  1. Réunir un groupe de personnes motivées. ECSL est composée d’une centaine de sympathisants et d’une trentaine d’adhérents. Un noyau dur consacre un temps certain au projet : Bernard Vaillant explique y avoir dédié jusqu’à deux jours complets par semaine dans les périodes clés du projet. 
  2. Avoir de la ténacité. « Entre notre première démarche et le début de la production d'électricité, ce sera écoulé environ 4 ans. C’est logique d’une certaine façon mais il faut y être préparé et ne pas baisser les bras », précise Bernard Vaillant. 
  3. Obtenir des soutiens locaux. « C’est un sujet assez technique et en constante évolution, notamment en termes de réglementation. C’est une chance de pouvoir travailler avec les acteurs locaux qui sont déjà bien installés et très compétents », explique Bernard Vaillant. ECSL s’est associée ou a été accompagnée par des structures locales comme CoWatt mais aussi Récit (Le réseau des énergies citoyennes en Pays de la Loire) et Alisée (l'Association Ligérienne d'Information et de Sensibilisation à l'Énergie et l'Environnement). ECSL a obtenu à sa création une subvention du département et a été accompagnée dans ses démarches par le Pôle de proximité Sud-Ouest de Nantes Métropole. Nantes métropole s’est engagée à soutenir d’ici à 2026 20 projets de production d’énergie renouvelable basés sur un financement participatif citoyen.