Insérer plus de terre, d’arbres et de végétal dans les espaces urbains. C’est l’objectif du « Plan pleine terre », lancé par la Métropole dans le cadre de ses actions de reconquête de la biodiversité. La collectivité veut saisir la moindre occasion pour réduire le bitume et développer la nature, partout où c’est possible. Notamment dans les écoles et les crèches.
« Les cours de récréation d’ancienne génération constituent des îlots de chaleur qui peuvent avoir un impact négatif sur la santé des enfants, explique Jacques Garreau. maire de Bouaye, vice-président de Nantes Métropole chargé de la végétalisation. En période de canicule, on enregistre jusqu’à 3 degrés de plus dans les cours bitumées. L’absence de végétation nuit au bien-être des enfants mais aussi à leurs capacités de concentration et d’apprentissage ».
Pour aider les communes à renaturer ces espaces aujourd’hui fortement minéralisés, les élus ont voté, le 7 avril, un nouveau fonds de concours. Doté de 500 000 euros au total, il vise à la fois à lutter contre le réchauffement climatique et à préserver la santé des plus jeunes, en s’appuyant sur des solutions sobres, peu coûteuses et faciles à mettre en œuvre.
Jusqu’à 20 000 euros par commune
Les communes pourront faire appel à ce fonds métropolitain pour financer un ou plusieurs projets de végétalisation jusqu’en octobre 2026, dans la limite de 20 000 euros maximum par commune (25 000 euros pour les communes les plus modestes). La Métropole prendra en charge jusqu’à 50 % des dépenses (travaux, matériaux, achats de fournitures et de végétaux, location de matériel).
Pour en bénéficier, les projets devront respecter 3 critères :
- Désimperméabiliser 30 % minimum des surfaces aujourd’hui bitumées, et végétaliser la moitié de cet espace.
- Prendre en compte la biodiversité et gérer ces surfaces de manière écologique : choix de végétaux favorables à la faune (pollinisateurs, insectes, oiseaux), si possible issus du Massif Armoricain, et nécessitant peu d’eau.
- Maintenir ces zones débitumées et végétalisées pendant au moins 10 ans.
« La restauration de sols vivants, l’apport de terre, de végétation et d’eau offriront aux enfants un environnement plus vert, propice au bien-être, aux apprentissages, à la découverte, au jeu et la pédagogie », souligne Jacques Garreau. Et qui sait, ces cours nature séduiront peut-être aussi les parents ! « Notre volonté est d’embarquer l’ensemble de nos concitoyens dans ce plan de végétalisation », assure l’élu.
Pourquoi un « Plan pleine terre » ?
Alors que les vagues de chaleur sont de plus en plus précoces, le « Plan plein terre », en cours de construction avec les 24 communes, vise à réduire les îlots de chaleur urbains pour améliorer durablement le cadre de vie et la santé des habitants, favoriser la biodiversité et rendre la métropole plus résiliente face au changement climatique. « En ville, la présence du végétal, des arbres et de sols vivants limite la vulnérabilité face aux épisodes de sécheresse ou d’inondation », explique la collectivité. La nature agit sur la régulation du climat grâce au stockage du carbone dans le sol, les arbres créent des îlots de fraîcheur grâce à leur ombre et au phénomène d’évapo-transpiration, les sols en pleine terre permettent à l’eau de pluie de s’infiltrer naturellement...