Good Pousse, les micro-pousses qui nourrissent les écoliers nantais

Dans la grande serre de la ferme de Doulon Good Pousse, l’activité ne s’arrête presque jamais. Ce matin de juillet, Clément récolte les micro-pousses de tournesol et Augustin sème du pois. Ici, pas de grands pieds de tomates ou de courgettes, seulement des milliers de pousses de sarrasin, radis, roquette, bourrache, fenouil, moutarde… de quelques centimètres. « On récolte les micro-pousses au stade du cotylédon, soit les deux premières « feuilles » qui apparaissent au stade de la germination et qui contiennent les réserves nutritives nécessaires au développement de la plante, explique Gérald Cartaud, fondateur de la ferme. Elles ont un bénéfice nutritionnel incroyable, elles sont jusqu’à 40 fois plus concentrées en vitamines, minéraux, anti-oxydants que la plante au stade adulte. »

Beaucoup de goût et de vitamines

Les micro-pousses de tournesol que Clément récolte ont été semées seulement cinq jours auparavant. En hiver, cela prend plus de temps, la serre étant moins chaude. Les graines bio achetées à des agriculteurs du coin et en Italie poussent sur une couche de compost de bois réalisé sur la ferme. Elles sont destinées à des restaurateurs ou pour des magasins de la région comme Chlorophylle ou quelques magasins de l'enseigne Super U. « Depuis deux ans, une à deux fois par mois en période scolaire, nous fournissons également les cantines des écoles publiques de Nantes, précise Gérald Cartaud. 90 kg de micro-pousses de tournesol et une quarantaine de kilos de mélange de trèfle, chou rouge, chou mizuna, radis pourpre, que les enfants apprécient. » Croquantes ou fondantes, piquantes ou douces, les micro-pousses ont beaucoup de goût et se mangent crues en salade, en accompagnement d’un plat, dans un sandwich, parsemées sur du fromage, de la soupe…

16 espèces de micro-pousses différentes

Après avoir travaillé au Bénin sur la protection naturelle des cultures vivrières, en Californie chez un producteur de micro-pousses, dans le Montana pour une association de producteurs d’un blé ancien et en France dans la production de graines germées puis pour une association professionnelle de la filière bio bretonne, Gérald Cartaud profite de l’appel à projet sur les fermes de Doulon-Gohards pour s’installer en juin 2021. Il fonde Good Pousse avec l’accompagnement de Cap 44 et cultive aujourd’hui 16 espèces de micro-pousses dans sa serre de 900 m². « Il y a souvent confusion entre graines germées et micro-pousses, indique Gérald Cartaud. Chez nous, tout repose sur un écosystème, les micro-pousses captent la lumière du jour, poussent sur un substrat vivant lui-même recyclé par voie de compostage, et on ne consomme que la partie noble, la tige et les cotylédons, alors que les graines germées sont produites de manière plus artificielle dans des germoirs sans lumière naturelle. Je trouve que les micro-pousses ont au final plus de goût. »

Servant souvent de décoration dans les plats, les producteurs de micro-pousses font généralement des petites quantités. Gérald Cartaud est capable de produire des gros volumes demandés, notamment par la restauration scolaire. Il a d’ailleurs construit des prototypes de machines manuelles pour semer et récolter plus rapidement ces milliers de micro-pousses. « A partir de septembre, nous aimerions que les scolaires ou le périscolaire puissent venir visiter la ferme, ajoute Gérald Cartaud. Je travaille aussi avec la cuisine centrale de Rezé, j’ai fait une animation dans une école, les enfants étaient curieux. »