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Quelle est la situation des jeunes nantais en 2025 ?

Actualités- Mis à jour le 03 mars 2025

Les dernières études sociologiques tendent à montrer que les jeunes se mobilisent différemment des précédentes générations sur les questions sociétales. Elles relèvent également la grande diversité de leurs situations et leur précarisation croissante.

Des jeunes soutenus lors du festival SPOT en 2024 © Garance Wester.
Des jeunes soutenus lors du festival SPOT en 2024 © Garance Wester.

Paresseux, éloignés de la sphère publique, incultes, réfractaires à l’autorité… N’en jetez plus, les idées reçues sur la jeunesse ont la vie dure. « Elles traversent même les âges se réactivant génération après génération, observe ainsi Anne-Cécile Caseau, sociologue à l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire. En comparaison avec d’autres classes d’âge, les jeunes semblent avoir moins le droit à la diversité et la nuance dans les jugements qu’on porte sur eux ». Alors que dire de la jeunesse en 2025 ?

D’abord, rappeler qu’il s’agit là d’un mot-valise, évolutif dans le temps. Pour le dire plus clairement : sont aujourd’hui catégorisées « jeunes » des personnes qui n’étaient pas considérées comme telles il y a un demi-siècle. « Sans doute assiste-t-on aujourd’hui à un déplacement très lent de l’âge de la jeunesse : on reste adolescent un peu plus longtemps et on devient vraiment autonome un peu plus tard, du fait des difficultés économiques et d’études plus longues », remarquait ainsi dans une de ses notes, le COMPAS, un centre nantais d’observatoire de la société.

Précarisation croissante

P aresseux, éloignés de la sphère publique, incultes, réfractaires à l’autorité… N’en jetez plus, les idées reçues sur la jeunesse ont la vie dure. « Elles traversent même les âges se réactivant génération après génération, observe ainsi Anne-Cécile Caseau, sociologue à l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire. En comparaison avec d’autres classes d’âge, les jeunes semblent avoir moins le droit à la diversité et la nuance dans les jugements qu’on porte sur eux ». Alors que dire de la jeunesse en 2025 ? D’abord, rappeler qu’il s’agit là d’un motvalise, évolutif dans le temps. Pour le dire plus clairement : sont aujourd’hui catégorisées « jeunes » des personnes qui n’étaient pas considérées comme telles il y a un demi-siècle. « Sans doute assiste-t-on aujourd’hui à un déplacement très lent de l’âge de la jeunesse : on reste adolescent un peu plus longtemps et on devient vraiment autonome un peu plus tard, du fait des difficultés économiques et d’études plus longues », remarquait ainsi dans une de ses notes1, le COMPAS, un centre nantais d’observatoire de la société.
Des jeunes en service civique de l'association Unis-Cité installent des équipement de jardinage à la Crapaudine © Patrick Garçon.

Par ailleurs, la jeunesse ne constitue pas un bloc monolithique. Les jeunes font face aujourd’hui à une grande diversité de problématiques (accès au logement, insertion professionnelle…), plus ou moins aggravées par certaines vulnérabilités. « Les jeunes ne sont pas égaux face aux obstacles qu’ils rencontrent, rappelle Anne-Cécile Caseau. Tous sont vulnérables du fait de leur exposition à des expériences de vie nouvelles, mais des facteurs tels que la classe sociale, le genre ou l’origine aggravent ces fragilités. Et face à cela, les politiques publiques sont parfois tâtonnantes. »

Fait marquant de ces dernières années : si la plupart des jeunes expérimentent une grande mobilité géographique ou s’engagent dans des études plus longues, beaucoup connaissent aussi une précarisation économique croissante, un phénomène aggravé quand il n’y a pas de soutien familial ou amical. Ainsi, dans les années 1980, près de 15 % des moins de 25 ans occupaient un poste précaire, contre 50 % aujourd’hui. À ces constats s’ajoute un fait nouveau : la dégradation de la santé mentale des jeunes (56 % des moins de 25 ans sont en état de détresse psychologique selon une étude de Santé publique France).

Engagement altruiste

Enfin se dévoile en creux le portrait d’une jeunesse autrement plus complexe, à la fois curieuse, engagée, solidaire, désireuse de s’exprimer et de porter des projets d’intérêt général. « Pour les plus de 70 ans, s’engager revient à voter ou à intégrer un parti. Or, il y a chez les jeunes une diversification des modes d’engagement, qui passe par les manifestations, le boycott, les réseaux sociaux […]. Un jeune sur cinq est engagé dans des associations de type altruiste ou militant », relève la journaliste Salomé Saqué, auteure d’un essai remarqué sur la question (Sois jeune et tais-toi).

Cette diversité des modes d’engagement et d’expression se retrouve d’ailleurs, dans l’engagement des jeunes en service civique avec Unis-Cité, ou à l’échelle nantaise dans le succès des dispositifs portés par la Ville de Nantes, comme le tremplin jeunes talents SPOT, les projets soutenus par CLAP ou les formation CADRAN. Preuve que les jeunes sont loin des clichés avec lesquels on les confond encore trop souvent.

La jeunesse nantaise en 3 chiffres

  • 81 343 Nantais ont entre 18 et 29 ans, soit 25 % de la population de la ville. C’est 13,7 % au niveau national.
  • 927 projets de jeunes soutenus par le dispositif CLAP depuis sa création, en 2004.
  • 25 % des jeunes nantais de moins de 30 ans vivent sous le seuil de pauvreté (1 014 euros par mois)