Comment repèrent-ils les graffitis, quelles techniques emploient-ils pour les nettoyer, comment remettent-ils en état les surfaces ? Pour bien le comprendre, montez à bord du véhicule de Thomas Couinet et Valentin Renaud.
Trois questions à Patrice Boutin, adjoint chargé de l'espace public, de la quotidienneté et de la propreté
Pourquoi la Ville de Nantes mobilise-t-elle des moyens importants (environ 2M€ annuels) pour l’enlèvement des graffitis ?
C’est avant tout une demande des citoyennes et citoyens, qui nous font part de leur besoin de propreté. Un tag, ça a un impact sur le propriétaire, c’est vécu comme une agression. Et ça a également un coût environnemental, car les peintures aérosol utilisées sont loin d’être écologiques. Sans oublier que les machines nécessaires pour les enlever consomment du diesel. L’enlèvement des graffiti, c’est notre première demande en volume. On a constaté une explosion depuis la réforme des retraites. Sans oublier que les agents se sont mobilisés, ce que je respecte. Mais plus on laisse de graffitis, plus cela laisse à penser que l’on peut graffer dans la ville.
Tous les graffitis ne doivent pourtant pas être effacés...
La perception du graffiti est multiple, il y a une différence évidente avec le street art, qui participe à embellir certains quartiers. Le street art a du sens sur le plan culturel, dans le message, c’est une appropriation de l’espace public.Ce n’est pas le cas des graffitis illégaux, qui sont éphémères, avec un message quasi nul et un impact environnemental notable. Ce n’est pas qu’un simple jeu.
Le travail des agents de la propreté n’est pas toujours simple…
Ces agents font un travail remarquable pour repérer et enlever les graffitis. Ils ont une maîtrise impressionnante, notamment quand il s’agit de redonner au support son état naturel, de retrouver les teintes. Nous expérimentons d’ailleurs différents produits afin de les protéger au mieux. On est aux aguets de ce qui peut améliorer leurs conditions de travail.